La Convention
de l’Union Africaine et la Convention des Nations Unies ainsi que les autres
instruments pertinents contre la corruption sont les manifestations d’un
consensus international qui a vu le jour au début des années 1990 identifiant
la corruption comme un grave problème auquel il fallait impérativement s’attaquer
et qui exigeait plus particulièrement des solutions d’entente internationale.
La fin
de la Guerre Froide a supprimé, du moins pour un certain temps, le motif de la
sécurité nationale pour tolérer et accepter les régimes corrompus dans le monde
entier. En même temps, le programme post-Guerre Froide de démocratisation, de
responsabilité et de transparence a attiré l’attention de la collectivité
mondiale, y compris des grandes institutions internationales financières et de
développement, sur le problème de la corruption.
En outre,
la collectivité internationale s’inquiétait dans les années 1990 de voir que le
problème de la corruption prenait de l’ampleur. De nouvelles occasions de
corruption avaient en effet découlées d’initiatives de privatisation et de
déréglementation menées à l’échelle mondiale.
Certains
chercheurs prétendent également que la suppression des barrières commerciales
dans les années 1980 et 1990 a entrainé non seulement un accès accru au marché
mais aussi une concurrence plus acharnée parmi les multinationales et, par
extension, une corruption accrue dans un certain nombre de secteurs importants.
Ce qui
a donné un élan supplémentaire au programme international de lutte contre la
corruption, c’est que les multinationales aux Etats Unis se considéraient
depuis longtemps défavorisées sur les marchés mondiaux en raison de la loi de
1977, Foreign Corrupt Practices Act, sur les pratiques de corruption à l’étranger. Cette loi imposait des sanctions pénales aux sociétés qui s’engageaient dans la
corruption à l’étranger. C’est pourquoi le gouvernement américain est devenu le
chef de file dans la promotion d’efforts pour trouver une solution et limiter
la corruption transfrontalière grâce à un régime international : celui des
conventions.
Source :
Transparency International
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